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Culture & Patrimoine
John Imiza
17 Nov 2025
Peu de villes ont marqué un homme comme Marrakech a transformé Yves Saint Laurent.
Le couturier français, maître de l’élégance et de la modernité, découvre la ville rouge en 1966.
Ce sera un choc émotionnel, esthétique, spirituel.
Il dira plus tard :
“Marrakech m’a appris la couleur. Elle a changé ma vie.”
Cette histoire, faite de lumière, de créativité et de passion, a laissé une empreinte éternelle sur la mode, l’art et la ville elle-même.
En 1966, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé arrivent au Maroc pour la première fois.
La magie est immédiate :
la lumière vibrante,
les couleurs intenses,
les ombres de la médina,
les jardins luxuriants,
les tissus et textures locales…
Tout touche profondément YSL, qui cherche alors refuge, inspiration et paix intérieure.
Il tombe amoureux de la ville au premier regard.
Quelques mois plus tard, ils achètent une maison à Marrakech :
Dar El Hanch, leur premier refuge marocain.
Yves Saint Laurent, jusqu’alors fidèle au noir, découvre à Marrakech :
le bleu vibrant,
le jaune safran,
le rose bougainvillier,
le rouge médina,
le vert palmier.
Son style se transforme :
les collections des années 70 et 80 s’inspirent directement de Marrakech.
Dans son atelier de Dar El Hanch puis de la Villa Oasis, YSL dessine :
la collection “Africa”,
“Ballet Russe”,
“Saharienne”,
“Les Caftans”,
et les robes aux couleurs éclatantes inspirées du souk.
Il dira :
“Je dois tout au Maroc.”
En 1980, YSL et Pierre Bergé apprennent que le Jardin Majorelle — abandonné depuis des années — doit être vendu pour devenir un hôtel.
Ils décident de sauver le lieu immédiatement.
Ils rachètent :
le Jardin Majorelle,
la Villa Atelier,
la future Villa Oasis (leur résidence privée),
et tout le domaine botanique.
Ils restaurent le jardin avec passion :
replantation massive,
rénovation du bleu Majorelle original,
introduction d’espèces rares,
restauration des allées et des bassins.
En hommage à Jacques Majorelle, aucun élément n’est modifié sans respect de sa vision.
Aujourd’hui, le Jardin Majorelle est un lieu :
d’art,
de paix,
de spiritualité,
de mémoire.
C’est grâce à YSL et Pierre Bergé qu’il existe encore.
Juste à côté du Jardin Majorelle se trouve la Villa Oasis, résidence secrète d’YSL.
Un écrin de beauté intérieure, avec :
des mosaïques,
des zelliges,
des jardins intimes,
une décoration orientale raffinée,
des alcôves secrètes,
des espaces de création.
Ici, YSL dessinait, méditait, se reposait, rêvait.
La Villa Oasis est l’endroit où il se sentait “vraiment chez lui”.
Marrakech n’a pas seulement nourri sa créativité.
Elle a apaisé son âme.
Marrakech était sa pause entre les défilés, les stress de la haute couture et la pression du monde occidental.
Il y trouvait :
le silence,
l’introspection,
le repos,
un rythme plus humain.
YSL parlait souvent de Marrakech comme d’une “force intérieure”,
un lieu qui recharge son énergie créative.
En 2017, le Musée YSL Marrakech ouvre ses portes, à quelques pas du Jardin Majorelle.
Un chef-d’œuvre architectural dédié à :
son œuvre,
ses croquis,
ses créations,
ses archives,
sa sensibilité artistique.
La façade, en brique ocre, fait écho aux tons de Marrakech.
À l’intérieur : un sanctuaire d’art et d’émotion.
À sa mort en 2008, les cendres d’Yves Saint Laurent ont été dispersées dans la roseraie du Jardin Majorelle.
Un geste symbolique, car Marrakech était la ville de :
sa renaissance,
sa paix,
sa lumière.
Un mémorial en son honneur se trouve aujourd’hui dans le jardin.
L’histoire entre Yves Saint Laurent et Marrakech est celle d’une passion profonde, d’une inspiration sans limites, d’un lien intime entre un homme et une ville.
Marrakech a transformé le couturier.
Et YSL, en retour, a laissé une empreinte éternelle sur la ville rouge :
en préservant le Jardin Majorelle,
en y laissant son âme,
en apportant au monde un mariage unique entre mode, lumière et spiritualité.
Yves Saint Laurent n’a pas seulement aimé Marrakech.
Il l’a immortalisée.
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